L’année politique a été particulièrement difficile en France en 2024 : dissolution surprise de l’Assemblée nationale, élections législatives anticipées ne permettant pas de dégager une majorité à l'Assemblée, le gouvernement Barnier renversé par une motion de censure, 4 gouvernements différents au total cette année, plus de 100 jours de gouvernements expédiant les affaires courantes…
Et pourtant, La Dépêche du Midi a choisi dans son édition du 13 décembre de mettre l’accent sur les "leçons d’optimisme contre la sinistrose" en France en revenant sur les deux succès de l’année 2024 qu’ont été à l'évidence les Jeux olympiques et paralympiques et la réouverture de Notre-Dame-de-Paris.
Dans un article, Pierre Challier estime que la sinistrose française n’est pas une fatalité : "La preuve, cette année, deux événements heureux, deux succès, ont montré combien la France, pour peu qu’elle s’en donne les moyens, peut encore étonner le monde… et s’étonner elle-même".
Avec en premier lieu des JO "devenus LA référence absolue en la matière", puis avec la réouverture de Notre-Dame-de-Paris qui a montré que "quelque 2000 artisans ont fait un travail exceptionnel pour redonner à la cathédrale – l’un des monuments les plus visités au monde – une splendeur jamais vue, saluée par plus de quarante chefs d’État et de gouvernements, admiratifs du savoir-faire français".
Ces deux succès sont certes passagers et "ne changeront pas le quotidien des Français, et n’amélioreront pas leurs difficultés personnelles", mais on peut cependant en tirer "deux leçons pour sortir de la sinistrose qui devraient – on l’espère – inspirer une classe politique de plus en plus rejetée : avoir le respect des citoyens, leur proposer des projets clairs, ambitieux et guidés par l’intérêt général, leur offrir un horizon, une vision de long terme".
Le sociologue Jean Viard revient lui aussi sur les JO et Notre-Dame dans une interview publiée dans le quotidien : "Ces deux événements, dans le monde entier, ont eu une résonance énorme, pour des tas de raisons, mais aussi parce qu’ils ont été parfaitement accomplis et dans les meilleurs délais. Ça montre une compétence d’organisation impressionnante. [...] Et ce sont des compétences qu’on a mobilisées essentiellement en France, puisque ça a été fait par des entreprises françaises. Et c’était pareil pour les JO, avec en plus un bilan écologiquement satisfaisant. Ils n’ont même pas dépensé tout le budget. C’est top sur tous les plans".
Pour lui, "Ça donne une image d’hyper-compétence de la France, ce qui est énorme. Et ça montre l’exemple suivant : quand on s’affranchit un peu des règles, des normes, et qu’on travaille directement, on réussit".
Au final, il considère que "cette société fonctionne bien, les gens n’ont pas une vision négative, et la jeunesse a confiance dans l’avenir, bien plus qu’avant. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème, mais on les grossit à outrance".
La presse étrangère a elle aussi salué l'exploit de la reconstruction de la cathédrale à l’occasion de la réouverture de Notre-Dame-de-Paris 5 ans après l’incendie. C’est le cas par exemple du Quotidien (Luxembourg) qui recommande dans un éditorial de voir le verre à moitié plein - "ne soyons pas aigris, voyons le verre à moitié plein, plutôt que vide" -, ou encore du Devoir (Canada), qui parle des " prouesses humaines, artistiques, techniques, économiques" qui ont permis la réouverture de Notre-Dame.
Le magazine Capital a mis lui aussi l'accent au mois de décembre sur ces Français qui font rayonner notre pays par-delà les frontières : chercheurs, artistes, sportifs, haut-fonctionnaires, patrons ou artisans.
Enfin, Dominique Deux dans Les Echos a même rajouté le branchement de l’EPR de Flamanville au réseau électrique comme source de fierté française en 2024.
Alors, ne désespérons pas de la France et des Français, d'autant que, comme l'écrit Guy Abonnenc dans Le Dauphiné Libéré du 31 décembre 2024, en France, "Au cœur de ce brouhaha émerge [...] un besoin de positivité, d’histoires inspirantes, de clés pour mieux comprendre et agir. Une quête de belles vibrations, comme celles que nous avons partagées avec les Jeux olympiques, la réouverture de Notre-Dame ou encore des succès populaires tels que les films Un p’tit truc en plus ou En fanfare. Ces moments traduisent un désir d’émotions et d’espoir dans une France réconciliée".
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